Sarkozy, candidat de la répression aveugle

Publié le par PS Plaine de France - canton de Luzarches

Les affrontements de la gare du Nord au cœur de la campagne présidentielle

NOUVELOBS.COM | 28.03.2007 | 16:06

Alors que Nicolas Sarkozy en appelle "aux valeurs de l'autorité et du respect", Ségolène Royal affirme la nécessité d'un "ordre juste" pour lutter contre un "délitement du lien civique". François Bayrou regrette, de son côté, que Sarkozy ait fait de la police "uniquement une force de répression".

 

A la gare du Nord, mardi soir

A la gare du Nord, mardi soir (AP)

Après les violents incidents qui ont eu lieu dans la nuit de mardi 27 à mercredi 28 mars gare du Nord, à Paris, entre des jeunes et les forces de police, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy, et François Bayrou, les 3 principaux candidats à la présidentielle, ont réagi mercredi. 

Ségolène Royal a affirmé que les affrontements montraient "l'échec sur toute la ligne" de la droite en matière de sécurité depuis 2002.

"Bien évidemment les voyageurs doivent payer leur billet. Mais qu'un simple contrôle puisse dégénérer dans un affrontement aussi violent prouve que quelque chose ne va plus", a-t-elle déclaré dans l'émission En Aparté, diffusée en direct sur Canal+.

Selon elle, "en 5 ans d'un gouvernement d'une droite qui avait fait de la sécurité son thème de campagne, on voit que c'est l'échec sur toute la ligne".

"Les gens sont dressés les uns contre les autres, ont peur les uns des autres. La police a parfois peur de se rendre dans certains quartiers ou de procéder à certains contrôles", a-t-elle ajouté avant de conclure : "Ce n'est pas la République".

Ségolène Royal a affirmé vouloir "une République de l'ordre juste" où "la police" comme "les citoyens" sont "respectés". "Il faudra un ministre de l'Intérieur qui remette de l'ordre juste au sens où chacun aura le sentiment d'obéir aux mêmes règles", a-t-elle dit.

La candidate du PS a plaidé pour "une société de confiance et d'harmonie". "C'est un grand défi à relever, il faudra agir vite", a-t-elle dit, en affirmant que "la situation s'est dégradée" dans les quartiers depuis les émeutes de novembre 2005.

Elle a réaffirmé son intention de "créer une police de quartier pour remplacer la police de proximité qui a été très maladroitement supprimée" par la droite.

 
Nicolas Sarkozy, qui s'est rendu mercredi à la gare du Nord dans le cadre d'un déplacement de campagne prévu de longue date, a qualifié de "particulièrement inadmissibles" les violents incidents de la veille.
"Quand il y a des fraudeurs, ce sont nos compatriotes qui ont le moins de moyens et qui paient leur billet de train ou leur ticket de métro qui doivent financer la fraude. C'est donc particulièrement inadmissible qu'un individu de 33 ans (...) se rebelle contre les forces de l'ordre", a-t-il déclaré.
"Il y a un certain nombre de valeurs qu'il faut remettre en place, celle de l'autorité et du respect", a poursuivi Nicolas Sarkozy, qui a quitté lundi ses fonctions de ministre de l'Intérieur.
Nicolas Sarkozy a estimé que si Ségolène Royal et la gauche veulent "être du côté de ceux qui ne paient pas leur billet dans le train, c'est (son) choix", après les critiques de son action au ministère de l'Intérieur qui ont suivi les incidents Gare du Nord. 

François Bayrou a déploré mercredi que l'ex-ministre de l'Intérieur et candidat UMP à la présidentielle Nicolas Sarkozy ait fait de la police "uniquement une force de répression". Tout cela "a eu lieu pour un ticket de métro", a souligné le candidat UDF à la présidentielle, lors de l'émission Questions d'info de LCP-Assemblée nationale/Le Monde/France Info.
"On en arrive là parce que depuis longtemps, on a fait de la police uniquement une force de répression", a ajouté François Bayrou. "Depuis la présence de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur".
François Bayrou a également mis en cause le bilan dans ce domaine du ministre de la Cohésion sociale Jean-Louis Borloo, qui a apporté la veille son soutien au candidat UMP Nicolas Sarkozy.
"L'un est chargé des banlieues, l'autre est chargé de la sécurité, et on ne peut pas dire que dans ces incidents hier soir, ni les banlieues aient montré qu'elles avaient trouvé un grand équilibre, ni que la sécurité soit en France aujourd'hui quelque chose à propos (de quoi) on peut se rassurer", a-t-il souligné.
"Ceci ne peut pas durer", a-t-il ajouté. "On en sort en rendant à la police son rôle de prévention et d'accompagnement (...), et en expliquant aux jeunes, de banlieue en particulier, que ces incidents se retournent perpétuellement contre eux".
Selon François Bayrou, "nous ne pourrons résoudre nos problèmes que s'il y a des dirigeants assez sages pour montrer que le destin qui est le nôtre, c'est qu'on accepte les différences et qu'en même temps on exige de la fermeté".

Circonstances
13 personnes ont été interpellées durant les incidents, dans la nuit de mardi à mercredi, entre jeunes et forces de l'ordre, après l'interpellation mouvementée d'un resquilleur.
Des jeunes ont jeté des projectiles sur les forces de l'ordre qui ont chargé et répliqué à coups de gaz lacrymogènes, sous le regard médusé de voyageurs pris entre les 2 camps. Des jeunes opéraient par petits groupes en différents endroits de la gare souterraine. D'autres faisaient face à une 50ne de policiers en tenue anti-émeute.

Publié dans Carton rouge

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