sur le débat du 2 mai

Publié le par PS Plaine de France - canton de Luzarches

De graves ennuis informatiques m'ont empêché d'écrire ce matin pour m'exprimer sur le débat télévisé entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, mercredi 2 mai 2007.
Je ne vous cacherai pas que pour ma part je suis resté sur ma faim, le débat n'ayant à mon sens pas eu la hauteur de vue que j'attendais d'un tel rendez-vous. Quelques enseignements cependant...
On a tous dit un de ces derniers jours que l'on craignait que la candidate socialiste se fasse marcher dessus par Sarkozy ; c'est aujourd'hui une évidence elle a encore fait mieux que lui tenir tête. Les tenants du candidat conservateur diront qu'elle a été agressive et que "Nicolas est resté zen", on les laissera s'en satisfaire. Mais à plusieurs reprises, le candidat Sarkozy a été déstabilisé par l'applomb de Ségolène Royal et s'il a constamment chercher à faire du "plus rationnel que moi tu meurs", se raccrochant au développement de mesures de portées mineures ou au regard de Patrick Poivre d'Arvor, il n'a pas pu déroulé le rouleau-compresseur qu'il actionne généralement autour de son projet de société réactionnaire comme il le fait en meeting.
Ségolène Royal est restée constamment à l'offensive et a tenté de dépasser les difficultés posées sur son chemin par un volontarisme ; en effet, elle est candidate d'une gauche qui se cherche politiquement et doit rallier à elle une majorité des électeurs centristes. Il n'est donc pas simple dans ces conditions de développer un projet de société, une vision de la France qui aille plus loin que la simple défense républicaine et démocratique. Pourtant, elle a su être offensive et ambitieuse sur le social, déterminée sur le développpement économique des PME et l'innovation, résolue sur l'Etat impartial et le renforcement de la démocratie ; on peut espérer qu'elle ait su ainsi parler à la fois à l'ensemble du peuple de gauche mais aussi aux électeurs de François Bayrou.
Je pense qu'elle a sans doute réussi à faire passer l'idée que Sarkozy doit assumer le bilan des gouvernements dont il a été membre, et qu'il ne peut s'en affranchir totalement comme il a tenté de le faire sur la scolarisation en établissement classique des enfants en situation de handicap. Il est effectivement immoral et indécent de dire avec des trémolos dans la voix que l'on fera tout pour les scolariser dans un contexte classique quand votre gouvernement s'est acharné à détruire les outils antérieurs qui le permettaient. Il est peu crédible d'expliquer que l'on va permettre aux senior de travail jusqu'à l'âge limite de départ en retraite quand toute la politique de la droite (à laquelle Nicolas Sarkozy a pris part) consiste depuis 15 ans à faciliter aux grandes entreprises la mise en pré-retraite de cette catégorie de la population. Il est incohérent de dire que le financement des régimes de retraites est équilibré jusqu'à 2020 quand tous les comptes sociaux sont dans le rouge et que les lois Balladur, Juppé et Fillon ont sciemment organisé ces déficits pour préparer et justifier a posteriori des régressions plus graves encore.  Nicolas Sarkozy n'est pas crédible économiquement et financièrement lorsqu'il annonce qu'il réduira la dette car il a avec les gouvernements Raffarin et Villepin réduit les recettes fiscales au profit des catégories les plus aisées, accentué  les difficultés avec le bouclier fiscal (qu'il propose de renforcer) et ainsi aggravé le déficit public de la nation !
Entre 1995 et 1997, et depuis 2002, la droite française pourtant confrontée à la même conjoncture économique que nos voisins européens a maintenu le pays dans le marasme quand les autres allaient de l'avant ; la France n'a connu une embellie économique qu'entre 1997 et 2001 (le ralentissement consécutif au 11-Septembre handicapant les derniers mois du gouvernement Jospin) ; il est fort probable que la gauche aurait su relever la pente pour le pays, comme cela s'est passé pour nos voisins. Mais nous ne referons pas l'histoire...
Pour revenir au débat, une annecdote est marquante de l'ambiance générale :
Lorsque les deux candidats se sont empoignés sur le Nucléaire civil, ils se sont chacun trompés ; Ségolène Royal a fait un lapsus en parlant d'une part de 17% de l'électricité plutôt que de l'énergie globale, Nicolas Sarkozy s'étant rendu compte du lapsus a recherché à prendre en défaut sa concurrente mais il a lui donné un chiffre complètement erroné de 50% : la part du nucléaire dans la production d'énergie en France est bien de 17%, la part du nucléaire est de plus 70% dans la production d'électricité. Ségolène Royal a fait part de son lapsus sur France Inter ce matin, démontrant qu'elle savait en rabattre sur son orgueil, quand Sarkozy a joué à Monsieur "Je-sais-tout" en étant complètement hors les clous... Ma foi que faut-il en penser ?

Hier soir, j'ai assisté à un débat entre une bonne "Premier ministre"
fred.jpg et un "Parrain de la Maffia" : je préfère mettre mettre une Premier ministre à l'Elysée qu'un Parrain. Maintenant, il faut savoir si les Français préfèreront majoritairement les bras d'une femme protectrice ou la badine d'un apprenti-Bonaparte, s'ils choisiront une Présidente qui fait du dialogue et du rassemblement le coeur de sa politique sans abdiquer ses convictions et sa détermination (qu'elle a grandement démontrée hier soir) ou les certitudes égotistes d'un aventurier.

Frédéric FARAVEL
secrétaire de section de la Plaine de France
membre du bureau fédéral du Parti socialiste du Val d'Oise
membre du bureau du comité régional du Parti socialiste

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